SENJI :
Tromperie sur la marchandise
Senji, de Bruno Cathala et de Serge Laget, est l'un des jeux dont on parle beaucoup en ce moment sur Tric-Trac ou encore dans le dernier Jeux sur un Plateau. C'est un jeu de confrontation et de diplomatie dans un contexte médiéval et japonisant.
Ce qui nous intéresse ici, ce sont certaines des cartes utilisées pour jouer : Les cartes de marchandise du jeu sont en effet appelées cartes hanafuda.
Et il est grand temps de rétablir LA vérité !
Que l'on ne s'y trompe pas !
Aussi belles soient-elles, ces cartes n'ont d'hanafuda que le nom et n'ont rigoureusement rien à voir avec le vrai jeu d'hanafuda.
Mais soyons rassurés, il ne s'agit pas d'une erreur (ou d'une tromperie comme l'évoque le titre de cet article) mais bel et bien d'un clin d'oeil ludique pour coller un peu plus au thème du jeu.
Cela me donne aussi l'occasion de rappeler ici brièvement le principe de l'hanafuda tel qu'il se pratique habituellement.
Une partie d'hanafuda en quelques mots.
L'hanafuda est un jeu de 48 cartes, réparties en 12 familles de 4 cartes. Ces 12 familles représentent les 12 mois de l'année et sont illustrées, chacune, par un arbre ou une fleur particulière.
A deux joueurs (l'hanafuda, version koï-loï !), au début d'une manche, les cartes sont distribuées 4 à 4, de façon à ce que chaque joueur en ait 8 en main et qu'il y en ait 8 exposées sur la table de jeu. Le reste constitue la pioche.
A son tour de jeu, un joueur fait 2 actions : D'abord, il prend une carte de sa main et la pose face visible sur la table, puis il tire une carte de la pioche qu'il pose aussi face visible sur la table.
Les cartes ainsi posées peuvent être associées à une ou des cartes déjà posées, sous réserve qu'elles appartiennent à la même famille.
Par exemple, si je pose une carte janvier et qu'il y en a déjà une sur la table, je récupère ces deux cartes et les mets devant moi. S'il y a déjà deux cartes sur la table, j'en choisis une des deux. En revanche, s'il y a 3 cartes d'un même mois sur la table et que je pose la 4ème, alors je prends la famille entière.
Le but du jeu va être de réaliser des combinaisons de cartes afin de marquer des points. Ainsi, 5 cartes animal permettent de marquer 1 point, tandis que les 3 tanzakus bleus (il n'y en a que 3 dans un jeu) rapporteront 5 points.
Dès qu'un joueur réalise une combinaison, il décide soit de poursuivre la partie (pour essayer de marquer plus de points), soit de stopper là la partie. Ce côté « stop ou encore » donne vraiment au jeu beaucoup de saveur et de tension car s''il décide de continuer, il prend le risque non seulement de ne pas faire de points du tout, mais d'en perdre plus si son adversaire réalise avant lui une combinaison (ce dernier doublera ses points).
Pour gagner, il faudra donc finir la partie avec le plus de points possible, sachant qu'habituellement, une partie complète s'effectue en 12 manches.
La première partie d'hanafuda peut s'avérer un peu ardue du fait de l'originalité des cartes : Elles ne possèdent pas de valeur écrite comme nos jeux standards, mais des graphismes très épurés (et très beaux !) qu'il va falloir dans un premier temps assimiler. Passée cette légère difficulté (facilement contournée avec une bonne aide de jeu), le jeu est très accessible, rapide (comptez une heure maximum pour une partie de 12 manches) et prenant à souhait.
Les jeux d'hanafuda sont de diverses qualités : Si vous jouez souvent, je vous conseille d'utiliser les cartes en plastique. Elles s'usent beaucoup moins que les jeux en carton qui, s'ils sont plus agréables à manipuler, s'abiment extrêmement vite.
Enfin, ne soyez pas étonnés par la taille des cartes : Certes, elles sont plus petites qu'un jeu standard mais non, on ne vous a pas arnaqué ! Cela peut surprendre au départ mais on s'y fait très vite. Et qui plus est, cela rend le jeu accessible à toutes les petites mains !
Si vous voulez aller plus loin et jouer, cliquez ici pour avoir une règle de jeu d'hanafuda (pour 2 joueurs).