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1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 18:09
Leonardo da Vinci
Inventions folles et machines infernales pour joueurs enthousiastes
Leonardo da Vinci est apparu sur le marché ludique sans faire de bruit. Cogité et testé très certainement dans de sombres laboratoires secrets par un groupe d’auteurs de jeux italiens, il est venu à nous sans que personne ne l’attende et a surpris, de par ses nombreuses qualités,  la majorité des gros joueurs. Voyons ici le pourquoi de ces premiers échos qui sentent bon le succès en devenir.

Dans Léonardo da Vinci, nous sommes en Italie, à Florence, au XVème siècle et le grand Léonard de Vinci compte déjà par dizaines, les projets qu’il a sur le papier. Le maître de la cité de Florence souhaite réaliser concrètement certaines de ces inventions. Pour cela, il fait appel à des ingénieurs qui seront, vous vous en doutez, les joueurs eux-même.

Dans Léonardo, vous dirigez donc un maître d’œuvre et ses apprentis dans votre (ou vos) laboratoire afin de réaliser les célèbres inventions de De Vinci, ce qui vous rapporte des florins (Le maître de la cité récompense ceux qui réalisent ces souhaits). Le « grand gagnant » est celui qui, en fin de partie, possède le plus de florins.


Le choix des armes

Une partie se joue en 9 tours, mais les deux derniers servent uniquement à finaliser les inventions en cours. Sur le plateau de jeu, des cartes indiquent les inventions que souhaitent voir réaliser le maître de la cité : Ces cartes indiquent le temps, ainsi que les ingrédients nécessaires à la construction de chaque invention.

Durant chaque tour, les joueurs vont programmer leurs actions : Ils vont donc placer leur pions (maître d’œuvre et apprentis) en différents lieux du plateau de jeu afin de se procurer différentes ressources (ingrédients, humaines, équipement…) indispensable à cet objectifs.

Grosso modo :

- A l’atelier, on peut améliorer son propre laboratoire, en construire un deuxième (chaque joueur commence en général avec un seul labo qui permettra de faire une seule invention à la fois) ou prendre des automates (qui pourront œuvre plus efficacement à la place de vos apprentis)

- A la mairie, on obtient quelques avantages non négligeable (gain d’argent, droit de repositionner un pion, droit de regarder les inventions demandées à venir ou )

- A l’académie, on recrute de nouveaux apprentis.

- En ville, on peut trouver différents ingrédients (fer, verre, corde, pierre et métal).

- Enfin, dans ses propres laboratoires, on construit les inventions : Une fois que l’on y a placé (secrètement) les ingrédients nécessaires, on y place des pions (automates, apprentis, maître d’œuvre). Chaque pion permet de travailler 1 à 2 semaines (1 semaine pour les apprentis, 2 semaines pour les autres pions) : Une fois que le temps nécessaire à la construction d’une invention est écoulé, on pourra réalisé l’invention demandé et être récompensé par le maître de la cité en gagnant des florins. On pourra aussi obtenir la carte de l’invention demandée ce qui pourra d’obtenir quelques florins de plus en fin de partie.



Des coûts variables mais fixes !

Leonardo da Vinci est un jeu de majorité : Sur chaque secteur de la ville, celui qui est en majorité (ou, en cas d’égalité, le 1er arrivé sur le lieu concerné) va être avantagé par rapports aux (potentiels) suivants puisqu’il choisit en premier donc ce qu’il veut. En dehors de la Mairie (donc l’utilisation se passe un peu différemment), sur tous les autres lieux, on utilise une échelle d’enchère (sur laquelle on trouve 4 cases, notées 0, 1, 2 et 4). Le premier joueur pourra y prendre un avantage pour 0 florins. Le second à profiter (pas nécessairement le deuxième joueur puisque l’on n’est pas forcé de prendre quelque chose, on peut aussi se rétracter au dernier moment en passant) de l’avantage qu’offre le lieu pourra profiter d’un avantage à un florin. Puis, une troisième fois, le lieu offre un avantage a 2 florins. Et enfin, une dernière fois, à 4 florins. Tout au long de la partie, les joueurs vont donc devoir gérer leur porte-monnaie - sachant que l’on a très peu d’argent en début de partie (3 florins) – en essayant d’optimiser au maximum leur placement.



Un Sankt Petersburg avec plus d’option dedans ?

Léonardo me fait furieusement penser à un Sankt Petersburg amélioré : C’est un jeu de gestion où l’on court après la main d’œuvre et les ingrédients, en veillant à améliorer ses propres laboratoires, et tout ceci en étant le plus rapide possible. Mais, si, comme à Sankt Petersburg, l’argent y est donc le nerf de la guerre (C’est même le but du jeu : finir le plus riche), Leonardo da Vinci est, en plus, un jeu de placement où chaque choix est prétexte à de chaudes réflexions stratégiques (pas trop cornéliennes non plus,les réflexions, hein, il y a déjà de quoi faire !).


Le coté « gestion » du jeu y est relativement simple : En dehors d’un cas où il peut y avoir des enchères sans limite, les coûts (dépenses) comme les entrées d’argent (en finissant une invention essentiellement) sont prévus et prévisibles. Pas de surprise à ce niveau-là, il ne faut pas être sorti d’une école de commerce pour piger le truc.

Et comme d’habitude, (mais c’est aussi ce qui fait l’intérêt de ce genre de jeu), coté thune, on est un peu court au départ : Pas assez de main d’œuvre pour tout faire, il va devoir choisir et donc, optimiser au maximum ses placements, afin de minimaliser ses dépenses.

 

Leonardo da Vinci est un jeu qui, s’il ne propose pas une mécanique foncièrement originale, tourne bien. Les règles peuvent paraître un poil compliquées à leur lecture ; en fait, elles sont relativement simples, fluides et logiques en cours de partie - et est très agréable à jouer. Relativement rapide à jouer pour un jeu de ce type (1à 1heure 30 / partie), il offre de nombreuses options  stratégiques intéressantes. Plus complet qu’un Sankt Petersburg, moins prise de tête qu’un Caylus (auquel on le compare parfois à cause de son coté « programmation » me semble-t-il), Leonardo me semble pouvoir séduire aussi les joueurs qui aiment ces deux autres (excellents) jeux.

Léonardo da Vinci est donc un très bon jeu de programmation/gestion/majorité que je vous recommande chaudement.


Des situations de départ différentes

Autre chose : J’aime particulièrement le départ différencié entre les joueurs. En effet, tous les joueurs ne commencent pas avec les mêmes armes en main : Le premier a plus d’ingrédient que le second qui commence la partie lui avec deux labos, tandis que le troisième a déjà un automate et un labo deluxe… Chaque rôle a ses avantages  - ou inconvénients, c’est selon ! -  et cela permet d’apporter beaucoup de nuances dans les différentes stratégies possibles (cela permet aussi de peut-être moins de se tirer dans les pattes dés le début de partie...). J’aime les jeux où les positions de départ ne sont pas identiques (tout en restant équilibrées). Dans le genre, Leonardo est donc un jeu « idéal » pour moi.

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